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Interview Denis Dekahier fondateur de Jiwok

L’équipe Digidiom 05/11/2019 Temps de lecture : 6 min

Interview de Denis DEKAHIER, fondateur de Jiwok

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Interview de Denis DEKAHIER, fondateur de Jiwok

Bienvenue sur Talk, le podcast de Digidom. J’interroge aujourd’hui Denis DEKAHIER, fondateur de Jiwok.

Pour commencer, peux-tu nous présenter ton parcours ?

J’ai fait des études de droit, je suis avocat de formation, spécialisé dans l’informatique et le multimédia. Après une courte carrière dans le droit j’ai monté une entreprise il y a 11 de cela, Jiwok. Elle proposait un concept innovant à l’époque, celui du coaching sportif via internet, elle existe toujours. Elle permet aux clients d’être coachés 24/24h grâce à une application iPhone et un service de téléchargement de Mp3 destinés à les encourager via un mixage de musiques et d’instructions.

Jiwok est-elle la première société que tu as créée ?

Non, j’avais créé une entreprise en 2000 tandis que je finissais mes études de droit, c’était une sorte de studio multimédia dédié à l’emailing. Elle avait plutôt bien démarré jusqu’à l’éclatement de la bulle internet. Nous l’avons fermée avant de devenir déficitaires et j’ai repris mes études de droit.

Ce n’était pas aussi simple qu’aujourd’hui de créer sa boîte. Pour ouvrir une SARL il fallait apporter un capital d’environ 50 000 francs (8000 euros), pas évident quand on sort des études à 23 ans. Aujourd’hui on peut monter une SAS avec 100 euros et domicilier son entreprise, comme ce que propose Digidom. Avec un ordinateur on peut désormais tout gérer à distance.

Qu’est-ce qui t’a donné l’envie de créer Jiwok suite à cette déconvenue ?

Depuis le lycée j’avais en tête de monter mon entreprise. Le métier d’avocat m’attirait aussi donc j’envisageais déjà de faire les deux en parallèle. Aujourd’hui Jiwok est constituée d’une petite équipe qui tourne bien. J’ai créé une autre société, Spella, dédiée à l’étude de marché et la collecte de données sur internet à travers les forums, les avis de particuliers qui peuvent intéresser les entreprises que nous avons comme clientes. Elle existe depuis 3 ans.

Jiwok est complètement autonome, je n’ai donc pas besoin d’y être présent plus que ça, je consacre l’essentiel de mon temps à gérer Spella.

Combien d’utilisateurs utilisent Jiwok ?

Nous avons chaque année entre 10 000 et 12 000 utilisateurs payant l’abonnement.

Comment as-tu financé cette entreprise ?

Nous avions quelques investisseurs au départ. À un moment donné, nous avons été intégrés à Décathlon pendant 3 ans, juste après le lancement de la version payante de notre site, ensuite ils ont changé de stratégie pour ne vendre que leurs produits. Nous sommes donc redevenus indépendants.

Comment as-tu constitué ta première clientèle sur Jiwok ?

Nous avons commencé par faire de l’acquisition avec du contenu digital. Avant même de lancer le service, nous avions créé un blog dédié à la course à pied sur un ton assez décalé, avec des conseils sur les accessoires. Nous avions lancé une version gratuite qui nous a permis de toucher 120 000 utilisateurs, nous avions donc une bonne base pour lancer par la suite la version payante.

Cette transition n’a pas très bien pris au départ, mais ensuite nous avons atteint notre rythme de croisière, favorisé par le bouche-à-oreille.

Heureusement pendant cette période de 2 ans où nous ne proposions que du contenu gratuit j’ai pu compter sur mon épouse pour nous faire vivre, elle a su me faire confiance. 2 ans c’est long, mais je voyais que le concept attirait de plus en plus de monde et le running était en pleine explosion, avec tous les accessoires qui se développaient autour comme les iPod que l’on fixait au bras avec un brassard. On sentait qu’il y avait une vraie demande autour de la santé et du bien-être sur le Net.

Ce qui m’a motivé, c’est que nous recevions beaucoup de commentaires de personnes dont nous avions changé la vie, parce qu’ils étaient en surpoids, n’avaient jamais fait de sport auparavant ou encore des asthmatiques qui avaient pu s’y mettre eux aussi. Nous avions conscience de faire du bien aux gens, c’était très motivant, surtout si nous pouvions gagner notre vie en le faisant.

Jiwok est-elle née d’une passion ou était-elle juste une opportunité ?

C’est ma passion pour l’informatique que j’ai développée très jeune qui en est à l’origine. À 7 ans j’avais déjà un ordinateur, ensuite des consoles de jeux. Puis à 14 ans j’ai eu mon premier PC et dès 1997 nous avions une connexion internet à la maison. L’opportunité d’exploiter cette passion dans le milieu du sport était vraiment bien pour moi.

Aujourd’hui nous avons une équipe délocalisée en Asie et une équipe de coachs. Nous offrons la crème de la crème des programmes d’entrainement à un prix discount. 3 coachs ont travaillé sur ces programmes, ils entrainent par ailleurs les triathloniens qui concourent aux championnats du monde au sein de l’équipe de France. Leurs connaissances équivalent à 50 ans d’expérience dans le triathlon à très haut niveau, accessibles à tous.

As-tu rencontré des galères administratives lors de la création de tes entreprises ?

Ça a été assez simple pour tout ce qui concernait le juridique, étant donné que j’étais rodé à cet univers. Sur la partie comptabilité j’avais commencé à tout faire tout seul à l’aide de petits logiciels, mais à la fin ce n’était plus possible, j’ai dû faire appel à un comptable notamment pour l’établissement des fiches de paie.

Une fois encore, aujourd’hui tout est plus simple grâce aux infos que l’on trouve sur le Net. Mais bien sûr ce n’est toujours pas évident de faire rentrer de l’argent, trouver une activité prometteuse. Ça n’a pas changé de ce côté-là.

Es-tu passé par la « phase 24/24h » celle dans laquelle s’enferment jour et nuit certains entrepreneurs qui commencent à vendre ?

Complètement ! Au départ je n’avais pas de bureau, je devais travailler dans la chambre de notre petit F2 avec ma femme, je me levais pour prendre un café et m’installer en caleçon devant mon ordinateur juste à côté de mon lit ! Je bossais du lundi au dimanche. Ma femme travaillait dans un gros cabinet d’avocats américain, elle bossait encore plus que moi.

Aujourd’hui j’ai deux enfants, c’est quelque chose que je ne pourrais plus faire. Je ne pense pas que ça soit un passage obligatoire, chacun doit trouver son rythme. Je ne l’ai pas vécu comme une contrainte, j’avais plus de liberté. Être entrepreneur offre une certaine liberté, mais on doit s’imposer soi-même des contraintes.

Aurais-tu des conseils à donner aux entrepreneurs qui veulent se lancer ?

Aujourd’hui on a tous les outils qui permettent de tester. J’ai vu dans une interview un gars qui a juste une landing page, un numéro de téléphone et qui compte plus de 50 personnes dans son équipe ! En 2000 les gens étaient très peu connectés, maintenant toute la population l’est. Il faut juste vérifier que l’idée de son projet n’est pas qu’un fantasme, la mettre en adéquation avec un marché.

Je pense que le meilleur moment pour se lancer, c’est quand on a acquis un minimum d’expérience dans son propre business, que l’on peut devenir autonome par rapport à l’entreprise qui nous emploie et proposer une solution qu’elle n’a pas suffisamment étudiée. S’il s’agit de la prestation de services c’est encore plus simple : pas besoin d’investissement, possibilité de travailler de chez soi avec juste un PC et une landing page. La prise de risque devient donc minimale, surtout avec les différentes aides auxquelles peuvent prétendre les demandeurs d’emploi.

J’ai lu une de tes interviews dans laquelle tu disais : « Le plus dur dans l’entrepreneuriat c’est l’exécution ».

Tout à fait ! Le plus difficile, c’est d’avoir une idée. Ensuite certains se disent qu’ils peuvent facilement dérouler leur projet. Mais en fait, pas du tout. Exécuter son idée comporte plein d’inconnues, surtout si l’on passe d’un métier à l’autre. Régulièrement on doit faire face à de nouveaux défis auxquels on n’avait pas du tout pensé.

 


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