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Interview de Brian, co-fondateur de FairTrip

L’équipe Digidiom 04/11/2019 Temps de lecture : 6 min

Découvrez le parcours de Brian, créateur de l'application FairTrip.

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Interview de Brian, co-fondateur de FairTrip

 

Bienvenue sur Talk by Digidom ! Digidom, c’est la société de domiciliation plébiscitée par des milliers d’entrepreneurs. Nous sommes l’adresse du siège social et la boîte aux lettres de plus de 3000 sociétés. Derrière chaque société se cache un entrepreneur, ce qui fait de Digidom une grande coloc » d’entrepreneurs. Nous souhaitons partager avec vous leur projet, leur histoire et leur vision. 

 

 

Pour commencer, peux-tu nous présenter ton parcours ?

J’ai un Master de Droit public, j’avais commencé à travailler au Sénat en 2012, et ce pendant 4 ans. Je venais de Lyon donc j’évoluais dans un milieu très différent de ce que je connaissais et je ne me destinais pas du tout à faire de la politique. J’ai toujours été intéressé par le travail législatif et par la politique, mais de loin. C’est un professeur d’université qui travaillait au Sénat qui m’avait renseigné sur le fait qu’une sénatrice recherchait un collaborateur. Cette expérience a été très intéressante, j’ai pu prendre connaissance du processus législatif de l’intérieur, j’ai découvert le monde politique et fait face à beaucoup de désillusions. 

Au bout de 4 années malgré tout très enrichissantes, j’ai compris que ce n’était pas la politique qui allait transformer le monde dans lequel nous vivons. Plutôt que d’y perdre du temps, j’ai décidé de réaliser un tour du monde de 10 mois. J’ai fait un peu de bénévolat avec ma copine en Asie du Sud Est et en Afrique du Sud pour donner du sens à notre voyage. J’avais vraiment envie de découvrir le monde au-delà de la sphère aseptisée du Sénat et de la culture franco-française qui règne dans l’hexagone. De plus dans la politique on oublie souvent que l’on travaille pour des citoyens, que l’on sert l’intérêt général et qu’il existe un monde au-delà des frontières. Ça a été cependant très compliqué de partager la vie des locaux, car nous étions constamment réduits à notre condition de touriste.

Il existe peu d’outils aujourd’hui pour passer ce cap ; il y a bien des articles de blogueurs, mais en général ils ne sont pas assez précis. TripAdvisor propose tout et n’importe quoi, surtout du référencement occidentalisé, Lonely Planet et le Guide du Routard renseignent de bonnes adresses, mais pas tant que ça, sinon leurs ouvrages feraient 7000 pages ! Je me suis dit qu’étant donné qu’aujourd’hui tout le monde dispose d’un smartphone, il devrait être plus simple de trouver des lieux hors des sentiers battus. J’ai surtout dressé un constat évident : les gens pauvres que l’on croise dans ces pays ne bénéficient pas des richesses liées aux dépenses des touristes. Pourtant c’est bien dans les lieux qui regorgent de richesses culturelles que se trouvent ces personnes. L’idée a donc été de créer un guide collaboratif sous forme d’application où l’on trouve des lieux véritablement authentiques. Je suis rentré de mon voyage fin 2016 avec cette idée en tête. L’application est sortie il y a un peu moins d’un an maintenant, j’ai créé ma boite dans la foulée et je l’ai fait domicilier chez Digidom.

Est-ce que tu sais déjà comment tu vas monétiser ce projet ?

Oui, depuis que l’application est sortie, beaucoup de choses ont avancé. Nous en sommes à plus de 5000 téléchargements à ce jour. Elle contient plus de 1500 adresses partout dans le monde, une dizaine d’ambassadeurs-blogueurs voyagent régulièrement et y ajoutent des adresses. En ce qui concerne Paris on y retrouve également 200 adresses de restaurants qui travaillent directement avec des producteurs, car il ne s’agit pas que de proposer des adresses au bout du monde, mais des lieux qui ont un impact positif : des lieux solidaires de restauration en circuit court avec les producteurs ou d’hébergement de personnes éloignées de l’emploi. FairTrip est un peu tout cela, un guide de l’authentique véhiculant un impact social positif. On y retrouve donc aussi des commerces et des activités qui entrent dans le cadre de l’économie sociale. N’importe qui peut ajouter un lieu qui découle de la même éthique !

As-tu concrétisé ce projet par passion ou par opportunité ?

Par passion du voyage et parce que j’ai toujours eu cette fibre sociale ; j’ai la conviction que c’est par l’économie que l’on peut vraiment faire changer les choses. C’est techniquement très facile aujourd’hui de partager un lieu, même hors-ligne. Et chose que je ne savais pas auparavant, le tourisme représente 10 % du PIB mondial, soit 1800 milliards de dollars par an, 1 emploi sur 11 ! L’ONU a d’ailleurs proclamé 2017 comme étant l’année internationale du Tourisme durable pour le développement, avec cette idée que le touriste peut contribuer au développement des populations qui en ont besoin. L’application est entièrement gratuite. Notre modèle économique repose sur le référencement par abonnement des établissements, surtout les restaurants, ce qui leur permet de bénéficier d’une mise en avant sur l’application et d’un bouton de réservation en direct via Zenchef, un de nos partenaires, ou de tout autre service souhaité.

De plus, toujours dans l’esprit de notre démarche solidaire, nous reversons 10 % du montant des adhésions à des projets associatifs qui prennent place dans des pays en développement. Nous avons plus de 20 adhérents sur Paris aujourd’hui qui ont confiance en notre projet, qui ne prétend pas dire qui est le meilleur ou le moins cher, mais plutôt qui a une vraie valeur derrière son offre. Nous apportons de l’objectivité autour de produits de qualité issus d’une production respectueuse de l’environnement. L’autre pan de notre modèle économique repose sur la volonté de devenir un metasearch, pour permettre la réservation d’hébergements, chose qui est déjà possible via notre application. On peut réserver un hébergement villageois via une ONG canadienne, Village Monde. Nous avons également développé un partenariat avec Mon Beau Terroir, une startup qui permet de réserver des activités chez des producteurs pour faire de l’apiculture ou traire des vaches par exemple. L’idée est de permettre à l’utilisateur de trouver facilement ces activités.

Comment as-tu financé ce projet au départ ?

Avec des fonds propres, l’aide de Pôle emploi et un peu d’huile de coude ! J’ai appris à développer cette application dès mon retour, je me suis mis à l’apprentissage du codage en 3 mois, car je savais que cela coûterait cher de faire appel à une agence. Même sans expérience je n’avais pas d’autre alternative que de réussir ! Cela m’a permis de développer d’abord l’application iPhone. Je suis un gros consommateur d’applications, c’est pour moi la solution la plus simple de trouver des endroits. Ensuite la version pour Androïd a vu le jour avec le concours d’un prestataire freelance. Pôle emploi est un vrai soutien pour les startups, il ne faut pas le négliger. Et puis nous avons récemment obtenu le soutien de la BPI. Station F permet également de faire énormément de rencontres, avec en parallèle tout l’univers de l’économie sociale et solidaire : j’ai aussi rejoint la ruche de Denfert Rochereau, un univers complètement fou et très inspirant !

Tu as lancé ton projet tout seul ?

Oui ! Mais nous sommes aujourd’hui 6 associés, dont 3 actifs, les 3 autres venant en soutien. J’ai également quelques stagiaires avec moi désormais.

As-tu vécu une certaine solitude, notamment quand tu as commencé à coder et si oui comment l’as-tu gérée ?

Complètement ! Il y a des moments où on se sent au fond du gouffre et des moments où on est reboosté. Il faut persévérer, être hyper confiant et passionné dans ce que l’on fait. Sans passion j’aurais abandonné 1000 fois ! Un concept comme FairTrip ne peut fonctionner que si l’on emmène des masses. Notre objectif d’aujourd’hui est de lever des fonds pour aller plus vite et très fort, pour devenir un acteur mondial aux côtés de Airbnb et TripAdvisor. Si notre concept arrive à leur hauteur, il aura un énorme impact. Ce n’est pas compliqué en soi, si ce n’est de convaincre des investisseurs avec un concept qui pour l’instant ne rapporte pas de chiffre d’affaires. C’est pour cela que j’ai inventé le système d’adhésion des établissements pour démontrer que des professionnels sont prêts à nous soutenir. Je suis convaincu que si FairTrip atteint les sommets que je lui ai fixés comme objectif de croissance, cela va transformer notre façon de voyager.

Es-tu passé par la « phase 24/24h » celle dans laquelle s’enferment jour et nuit certains entrepreneurs qui commencent à vendre ?

J’essaye de dormir tout de même ! Je me limite également pour profiter de ma vie de couple, sinon ce n’est pas jouable. Mais il vrai que le projet est présent dans nos esprits du matin au soir. J’essaye d’éloigner cet univers par moment, mais il revient toujours très vite, notamment sur mon smartphone via Slack social installé avec la team ! Cependant rien ne doit se faire au détriment de la santé, c’est contre-productif.

Est-ce que tu sens plus libre dans l’entrepreneuriat ?

Quand on est patron, on se sent toujours plus libre ! Mais on a quand même d’autres patrons indirects potentiels qui pointent le bout de leur nez. Quoi qu’il en soit je considère que c’est très important d’être autonome. Quand on porte un projet, on apprécie de se lever le matin, même s’il y a forcément des tâches déplaisantes à effectuer comme la comptabilité ou le marketing, si on n’est pas fan ! C’est la passion que l’on porte à travers son projet qui fait la différence avec le salariat selon moi. Il y a aussi le fait de pouvoir occuper plusieurs postes là où on est plutôt cantonné à un seul dans le salariat, c’est également très intéressant.


L’équipe Digidiom


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